La mission du centre est de 1) Promouvoir, faciliter et stimuler la recherche scientifique multidisciplinaire en collaboration avec les résidents et résidentes du Nord; 2) Diffuser de l’information sur les travaux de recherche en cours; 3) Offrir un lieu de rencontre et d’échange de connaissances entre les communautés locales et la communauté scientifique canadienne et circumpolaire; 4) Offrir un service d’hébergement, de l’espace de laboratoire et en serre aux scientifiques; 5) Offrir un service de coordination et de logistiques pour les travaux en région éloignée.
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Le complexe de recherche de Whapmagoostui-Kuujjuarapik est le centre phare du réseau de huit stations de recherche Qaujisarvik du CEN. En opération depuis les années 1970, la station de Whapmagoostui-Kuujjuarapik est située à la frontière de la taïga et de la toundra, à la jonction entre les baies de James et d'Hudson ainsi qu’à la limite ancestrale des territoires cris et inuits. Une multitude de projets de recherche portant sur les environnements passés et présents y sont menés depuis.
L’obtention d’une importante subvention AADNC (Projet Arctic Research Infrastructure Fund – ARIF) en 2010 a permit d’apporter d'importantes améliorations à la station, dont la construction de ce tout nouveau Centre scientifique communautaire, une infrastructure de pointe qui répond aux besoins de la communauté scientifique circumpolaire en matière de planification de la recherche, échange d'information, tenue d’ateliers internationaux, coordination des opérations terrain, échange d’information avec les communautés locales, formation scientifique des habitants du Nord, identification des besoins de recherche nordique, échange de connaissances traditionnelles et d’activités de sensibilisation.
Le Centre scientifique communautaire a officiellement ouvert ses portes le 14 juin 2012. Le nouveau bâtiment abrite une exposition scientifique permanente visant la sensibilisation et l’enseignement des sciences en plus d’une salle de conférence multifonctionnelle pouvant accueillir jusqu’à 50 personnes. Le centre est équipé de matériel audiovisuel à la fine pointe et dispose de service Internet haute vitesse.
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Le complexe de recherche de Whapmagoostui-Kuujjuarapik comprend six bâtiments, en plus du Centre scientifique communautaire. La station peut accueillir et héberger jusqu'à 34 personnes simultanément. Les étudiants et étudiantes sont logés dans des dortoirs et les chercheurs et chercheuses dans des quartiers privés. La station compte également une serre expérimentale, une cafétéria (avec service l’été), un atelier, un garage et des entrepôts, un laboratoire sec et un laboratoire humide, en plus d’être équipés de véhicules et d’embarcations permettant d’accéder au territoire en toutes saisons. Le gestionnaire de la station réside sur place toute l'année.
Un large éventail d'écosystèmes et géosystèmes y sont aisément accessibles dont la baie d'Hudson, la rivière Grande-Baleine, des lacs, des étangs, des zones humides, des complexes dunaires, la taïga, la toundra, et le pergélisol discontinu. Les projets de recherche courants à la station incluent des travaux sur la biodiversité et la dynamique des écosystèmes aquatiques du Nord, les répercussions de la fonte du pergélisol dans le contexte du réchauffement climatique; la paléoécologie des zones humides, la restauration de la végétation dans des sites dégradés, et la recherche sur la dynamique du mercure (air, les précipitations, la neige).
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En 2011, le nouveau Centre scientifique communautaire recevait le prix d'excellence CECOBOIS dans la catégorie développement durable.
Ce prix récompense les projets ayant su intégrer des concepts de développement durable et d’efficacité énergétique. Lors de la construction, il était primordial pour le CEN et l’équipe de projet de concevoir un bâtiment ayant une empreinte écologique respectueuse de la fragilité notoire de l’environnement nordique. Ce bâtiment respecte l'environnement grâce à un chauffage solaire passif, une fenestration abondante au sud et à l’intégration de panneaux solaires. Son enveloppe est constituée d’épinette noire tout comme son intérieur. En plus d'être un matériau moins lourd que l’acier ou le béton, ce qui se traduit par une réduction de l’énergie nécessaire au transport, l'épinette noire forme une barrière thermique idéale dans un environnement où les températures descendent sous les -40oC.
La conception et l'édification du Centre ont été placées sous le signe de l’ouverture sur les communautés locales et sont le fruit de l’intégration de stratégies et de technologies durables adaptées à un environnement nordique. Cette réalisation, a su favoriser l’économie régionale, et vise à servir d'exemple afin d'encourager d'autres projets dans les environnements nordiques à déployer les ressources nécessaires afin de respecter leur fragilité.
Pour en savoir plus :
Développement durable CECOBOIS, 2011
Centre d'études scientifique du CEN, Voir Vert, 2011
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Le centre héberge une exposition scientifique permanente visant la sensibilisation et l’enseignement des sciences qui décrit l'histoire culturelle et scientifique du territoire. Le matériel didactique est disponible dans les quatre langues du Québec subarctique soit le français, l'anglais, le Crie et l'Inuktitut. Dans le même esprit, la salle de conférence multifonctionnelle a été tout particulièrement conçue pour accueillir des écoles de tous niveaux scolaires pour la tenue d’activités d’enseignement et de vulgarisation scientifique.
L'exposition mobile « 50 ans de rayonnement » qui occupe le hall d'entrée du centre offre aux visiteurs un bref aperçu de l’histoire du CEN, de sa mission, de ses axes de recherche et de son vaste réseau de stations climatiques et de recherche dans le Nord-du-Québec et dans l’Arctique canadien. Elle illustre également comment les chercheurs québécois contribuent à l’étude des environnements nordiques passés, présents et futurs.
Photos de l'occupation Crie et Inuite de Whapmagoostui-Kuujjuarapik
Photos de l'histoire physiographique de Whapmagoostui-Kuujjuarapik
Atelier sur la taxonomie des plantes, réalisé par Élisabeth Robert
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Dans le cadre de sa mission d'éducation et de recherche, le Centre d'études nordiques et Fusion Jeunesse ont uni leurs forces pour lutter contre le taux d’absentéisme et le décrochage scolaire croissant chez les étudiants québécois en invitant ces derniers à participer à des activités parascolaires en science.
Dans ce contexte, le coordonnateur ou la coordonnatrice de projet scientifique de la station développe des liens avec les écoles locales (Crie et Inuite) afin que les jeunes puissent participer à des activités basées sur la recherche pratiquée au CEN dans les disciplines de l’écologie, de la biologie, de la géographie et de la météorologie. Les activités sont réalisées au sein des facilités du CEN et dans les écoles et permettent à ces étudiants d'explorer des domaines de formation postsecondaire et d'entrevoir des carrières scientifiques.
Le coordonnateur ou la coordonnatrice dirige également un club scientifique parascolaire destiné aux étudiants de niveau élémentaire dans deux écoles (Crie et Inuite) dans le but d’encourager et de fortifier leur curiosité scientifique par le biais d’activités manuelles amusantes.
Les scientifiques, étudiants et étudiantes universitaires de passage dans la communauté sont fortement encouragés à collaborer à ces programmes en tenant des activités de vulgarisation scientifique au Centre scientifique communautaire. Lorsque possible, les élèves du secondaire peuvent se joindre aux équipes de recherche pour participer à des travaux de terrain et à la collecte de données.
> Voir le vidéo "La science en direct du Nord", réalisé par Alexandre Truchon-Savard et les jeunes scientifiques de Asimauttaq et Badabin Eeyon, deux écoles de la communauté.
> Voir l'album photo L'expédition de camping juin 2013 sur la page Facebook d'Alex-the-Science-Guy (Alexandre Truchon-Savard)
> Voir l'article de la coordonnatrice Cécile de Sérigny sur le journal Géouïdire.
Les stations de recherche du CEN, s’ajoutent et complémentent le réseau de station de recherche terrestre circumarctique INTERACT, une plateforme d’expertise et d’échange sur la gestion et l’administration des stations qui vise à encourager l’interopérabilité des infrastructures de suivi environnemental et l’implantation de technologies de recherche adaptées aux conditions climatiques extrêmes du nord de même que faciliter l’accessibilité aux stations de recherche du réseau.
Soutien à la mobilité internationale accordée à des chercheurs Russes
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Les chercheurs russes Trofim Maximov et Ayal Maksimov ont bénéficié du premier soutien de mobilité internationale du CEN accordé aux membres du réseau circumarctique de stations de recherche terrestre INTERACT (http://www.eu-interact.org) pour utiliser le réseau de stations de recherche du CEN. Durant leur séjour à la station de Whapmagoostui-Kuujjuarapik, les chercheurs de l’IBPC (Institute for Biological Problems of Cryolithozone of Siberian Branch of the Russian Academy of Sciences) se sont intéressés à la photosynthèse du mélèze laricin (Larix laricina) et aux émissions de CO2 des sols forestiers de la taïga dans un objectif comparatif avec les données de Yakoutie. Ils avaient également pour objectif d’échanger en matière de planification et de coordination de la recherche, de formation scientifique nordique et de savoirs des peuples autochtones du Canada. L’IBPC administre trois stations de recherche en Yakoutie et collabore depuis plus de 15 ans avec des scientifiques de nombreux pays, auxquels manquaient jusqu’alors des collaborateurs canadiens. L'Union Européenne a fait de ce projet INTERACT une « histoire à succès » dans le but souligner l'importance de la collaboration internationale dans l'étude des changements environnementaux et dans la facilitation de leur prédiction.
Lire « A Siberian scientific team in Northern Canada! - Part I and II» de Trofim Maximov
École d'été UQAM Nord (2005-2013)
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Les programmes de doctorat et de maîtrise en sciences de l'environnement de l'Institut des sciences de l'environnement organisent tous les ans le cours Environnement et développement dans les zones frontières : le cas de la forêt boréale québécoise, une formation intensive qui se déroule normalement durant deux semaines à la fin de l'été, dans le moyen nord québécois. Plusieurs professeurs et conférenciers, dont Robert Davidson et Marie Saint-Arnaud participent au cours et aident les étudiants de se familiariser avec les grands enjeux économiques, humains et biophysiques du moyen nord québécois et d'étudier les perspectives de développement durable qui lui sont propres.
Le périple commence par la région abitibienne où les étudiants et étudiantes rencontrent différents acteurs des domaines miniers et forestiers, représentant les points de vue de l'industrie, de comités de citoyens, d'autochtones, d'ONG et de chercheurs universitaires. Puis le cours se poursuit à Radisson et à Chisasibi où les enjeux liés à l'hydroélectricité seront abordés tant sous l'angle de la société d'état Hydro-Québec que de la communauté de Chisasibi. Enfin, le groupe se dirige à Kuujjuarapik, un village où se côtoient Inuits, cris et allochtones avec des intérêts parfois divergents, dans un environnement nordique aux caractéristiques biophysiques remarquables. Cette formation contribue à jeter des ponts vers une vaste région que les habitants du sud du Québec ignorent largement, n'en percevant que la richesse de ses ressources.
Formation de terrain Maamuitaau-Illinia / Gather-Learn (2014)
L’Association Étudiante ArcticNet en collaboration avec le Partenariat Arctique Science et le Comité Étudiant du Centre d’études nordiques (CEN), ont tenu en février 2014 une formation sur le terrain à la station de recherche du CEN Whapmagoostui-Kuujjuarapik, au nord du Québec. L’évènement rassemblait une vingtaine d’étudiants de deuxième et troisième cycle provenant du monde entier. Les thèmes abordés durant la formation comprenaient : les systèmes marins et d’eaux douces, la faune, la végétation, le pergélisol de l’arctique ainsi que les enjeux contemporains des habitants du nord. Des enseignants expérimentés se sont chargés de la formation à l'aide de cours, d'activités de terrain et d'interactions avec des communautés locales.
Les milieux nordiques : transformations en réponse au climat et à l'anthropisation (été 2014)
L’excursion se déroulera dans les régions de Radisson et de Chisasibi à la baie de James et de Whapmagoostui-Kuujjuarapik en Hudsonie, du 16 au 28 août 2014. Offert par le département de géographie de l’université Laval en collaboration avec le Centre d’études nordiques (CEN), ce cours est ouvert aux étudiants de tous les programmes de 1e, 2e et 3e cycles pour lesquels le Nord et le développement durable de cette région constituent un enjeu important.Les participants seront initiés : aux impacts du climat sur la flore, la faune, le pergélisol, l’humain, etc. ; au fonctionnement contemporain et à long terme des écosystèmes nordiques (forêts, perturbations écologiques naturelles, tourbières) ; à l’exploitation forestière et minière et à l’hydro-électricité ; aux changements culturels chez les populations crie et inuite ; à l’expansion urbaine dans le Nord en réponse aux facteurs socio-économiques ; aux ententes politiques nordiques passées et récentes ; au plan Nord pour tous et au plan Nunavik.
Eeyu Cheschaaydamowin/À la cueillette du savoir (août 2013)
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Photo de Ann Sandy (extrait du film) | |
Un camp intergénérationnel et interculturel s'est tenu en août 2013 avec les Cris de Whapmagoostui à l'est de la baie d'Hudson. Un groupe de 18 personnes de tous âges a passé cinq jours sur le territoire dans le but de partager leurs savoirs respectifs et de se rassembler autour des thématiques des plantes nordiques, des changements climatiques et des sciences de l’environnement. Ce groupe incluait quatre aînés, quatre jeunes, sept assistants de camp de Whapmagoostui, deux chercheures du Centre d'études nordiques et une cinéaste de Wapikoni mobile.
Voir le film « Eeyu Cheschaaydamowin / À la cueillette du savoir », 2013 (21 min).
Marcoux-Fortier, I., Gérin-Lajoie, J., Masty, M., Mukash, M., George, S., Hébert-Houle, E., Bhiry, N., Vincent, W., Barnard, C. and Lévesque, E. 2013. Eeyu Cheschaaydamowin/The Plant Gathering Project/À la cueillette du savoir. Short documentary co-produced by Whapmagoostui First Nation and Centre d’études nordiques. Creation of Wapikoni Mobile. December 2013. 21 minutes.