Pavillon Adrien-Pouliot
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Québec
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Le sort du pergélisol devant le réchauffement accéléré de l’Arctique préoccupe la communauté scientifique étant donné l’immense stock de carbone organique qui y est actuellement entreposé. On y réfère régulièrement comme une « bombe climatique à retardement » quoique cette vision ne fait pas l’objet d’un consensus et dépend de la vitesse de minéralisation de cette matière ainsi que des processus de mitigation naturelle. En dégelant, le pergélisol riche en glace forme de petits plans d’eau riches en matière organique, appelés lacs thermokarstiques. Ces lacs peuvent émettre de grandes quantités de gaz à effet de serre (GES) incluant le dioxyde de carbone et le méthane, notamment au printemps et à l’automne, dépendant du régime de mélange et de la morphométrie. En dépit de l’importance de ces émissions, les mesures sur le terrain demeurent ponctuelles et localisées, en raison de la difficulté d’accès aux sites, mais aussi dû à des limitations technologiques.
Le projet vise à mieux comprendre les conditions atmosphériques et limnologiques des lacs thermokarstiques menant aux émissions de GES les plus soutenues afin de déterminer les périodes clés de plus fortes émissions de GES.
Le site d'étude est localisé dans la vallée Tasiapik près du village d’Umiujaq au Nunavik. Quelques lacs dans la vallée Tasiapik, près du village Inuit d’Umiujaq au Nunavik ont d’abord été instrumentés lors de l’automne 2021, puis échantillonnés lors de l’été 2022 dans le but de mieux comprendre leurs conditions atmosphériques et limnologiques.
La campagne de mesure effectuée lors de l'été 2022 aura permis de dresser un portrait global des lacs thermokarstiques dans la vallée Tasiapik. En plus des profils physicochimiques (température, oxygène et GES dissous), différentes caractéristiques limnologiques ont été mesurées dans plusieurs lacs (carbone organique dissous, fraction chromophorique de la matière organique dissoute, éléments nutritifs, matière en suspension, pH, conductivité, transparence). De plus, les flux de CO2 de deux lacs ont été mesurés à plusieurs reprises à l’aide d’une chambre flottante connectée à un analyseur infrarouge de CO2.
Les résultats obtenus permettront de mettre en relation la dynamique saisonnière des lacs thermokarstiques et les conditions météorologiques (vent, pression atmosphérique, échanges thermiques) afin de déterminer les périodes clés de plus fortes émissions de GES.