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Rachel Labrie

 

Étudiante 2è cycle

Département de géographie, Université Laval

Pavillon Abitibi-Price
2405 rue de la Terrasse
Université Laval
Québec
Québec, Canada
G1V 0A6

14185598199
ralab53@ulaval.ca

 

 


 
 
 

Projet de recherche

Diagnostic géophysique du contexte géocryologique du patrimoine archéologique inuit de l’archipel de Nain (Labrador, Canada)

Introduction

L'un des indicateurs des changements climatiques en régions nordiques est la dégradation accélérée du pergélisol. L’impact de ce processus sur le patrimoine archéologique est très peu connu. Or, les sites archéologiques sont majoritairement situés sur les côtes, en milieux arctiques ou subarctiques. Le dégel du pergélisol peut mener à l’érosion de ces sites par les processus côtiers, et les artefacts organiques pourraient être affectés par des processus bactériens menant à leur altération. Les fouilles archéologiques et la géoarchéologie permettent l’étude de ces phénomènes mais elles sont coûteuses en temps et en moyens financiers, d’où l’intérêt d’utiliser les techniques géophysiques ; elles sont rapides et non destructives. Ainsi, la question de recherche est : comment la caractérisation du sol et sous-sol en Subarctique par une approche géophysique à plusieurs méthodes ajoute-t-elle à la compréhension de la variabilité spatiale du pergélisol soutenant des sites archéologiques?

Objectifs

L’objectif principal de cette recherche est de caractériser le sol et sous-sol soutenant des sites archéologiques dans l’archipel de Nain (Labrador, Canada) à l’aide des données récoltées par trois méthodes géophysiques complémentaires, et la photogrammétrie. Trois objectifs spécifiques sont ciblés : 1.Déterminer la variabilité spatiale du pergélisol, du substrat rocheux, et la stratigraphie des sédiments quaternaires. 2.Définir les structures archéologiques visibles et invisibles en lien avec le contexte cryogénique environnant. 3.Élaborer une géovisualisation de l’expression topographique du sol en relation avec les conditions cryogéniques du sous-sol.

Sites d'étude

Cette étude porte sur deux sites d’étude : le site Oakes Bay 1, localisé dans une baie dans la partie nord de Dog Island, et le site South Aulatsivik 6, situé sur un tombolo dans la section sud de South Aulatsivik Island. Les deux îles sont parmi les plus grandes îles de l’archipel de Nain (Labrador, Canada). Elles se situent en milieu subarctique, dans une zone de pergélisol discontinu. Sept maisons semi-souterraines, datant de l’occupation inuite du 17e siècle, forment l’essentiel du site Oakes Bay 1 (HeCg-08). Les fouilles du site South Aulatsivik 6 (HdCi-20) ont jusqu’à maintenant permis de recenser huit maisons semi-souterraines, datant du 18e au 19e siècle. Sur les îles de l’archipel, les maisons sont situées près des côtes et près de formes thermokarstiques telles que des ravins et des marres.

Matériel et méthodes

À l’aide d’une approche interdisciplinaire novatrice combinant la géophysique, la photogrammétrie et la géoarchéologie, les sites ont été étudiés et divers relevés ont été effectués. En effet, trois méthodes géophysiques complémentaires ont été utilisées : la tomographie de résistivité électrique (ERT), le géoradar (GPR), et l’induction électromagnétique (EMI). À l’aide de ces méthodes, 26 zones et profils ont été étudiés sur le terrain, dont sept dans ou traversant des maisons semi-souterraines. De nombreux résultats illustrant les propriétés électriques et magnétiques du substrat ont ainsi été obtenus, qui seront complétés par des données géoarchéologiques afin de produire une analyse multiproxy des sites d’étude. Des relevés photogrammétriques par drone ont également été effectués sur le terrain par d’autres membres de l’équipe de recherche.

Résultats attendus

Tous les relevés géophysiques requis ont été effectués en été 2022. Les mois à venir seront consacrés aux traitements des données et à l’interprétation des signatures électriques et magnétiques, ainsi qu’à la modélisation des données géophysiques à l’aide de la microtopographie (photogrammétrie). Le croisement des données géophysiques avec les connaissances archéologiques et géoarchéologiques déjà acquises permettra de caractériser spatialement (en trois dimensions) les attributs physiques et archéologiques des sites d’étude et leurs interrelations.

 
 
Localisation des sites de recherche
 
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