Campus de Rimouski
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En raison des changements climatiques, on anticipe des modifications des patrons de végétation dans un futur rapproché. La migration vers les habitats nouvellement favorables est l'une des principales réponses attendues. Un déplacement nordique est donc anticipé. Ce déplacement pourrait toutefois être plus lent que la vélocité des changements climatiques. Il est anticipé que les nouveaux milieux favorables et les premiers colonisés seront ceux adjacents la limite nordique actuelle des populations marginales pré-établies. Au front de la colonisation, le phénomène évolutif du tri spatial pourrait induire une variabilité intraspécifique de traits liés à la capacité de migration accrue dans les populations marginales. Ce processus pourrait permettre une expansion plus rapide vers le nord au front de colonisation. Les populations à la limite nordique démontreraient ainsi une dissémination plus rapide, ce qui leur permettrait de suivre le rythme des changements climatiques.
Cette recherche évaluera la variation intraspécifique du potentiel de dissémination des populations d’épinette blanche (Picea glauca), de l’épinette noire (Picea mariana) et du mélèze larcin (Larix laricina) le long d’un gradient latitudinal dans l’ouest de la province de Québec, allant du sud de la forêt boréale (Réserve faunique de La Vérendrye) jusqu’à la limite de répartition de l’épinette blanche (Umiujaq) et celle de l’épinette noire et du mélèze (rivière Boniface).
Cette étude regroupe 11 sites d'études le long d'un transect de Mont-Laurier jusqu'à la rivière Boniface (Nunavik). Les sites sont distants de 150 à 200 kilomètres. Les sites de Mont-Laurier, de la réserve faunique du parc de la Vérendrye et d'Amos se situent dans la zone tempérée nordique alors que les sites de Matagami, de Waskaganish, d'Eastmain, de Wemindji, de Chisasibi, de Kuujjuarapik, d'Umiujaq et de la rivière Boniface se situent dans la zone boréale.
Tout au long du gradient latitudinal, 11 sites seront sélectionnés, une parcelle-échantillon de 500 m2 sera délimitée et tous les arbres y seront dénombrés et mesurés à 1,30 mètre de hauteur. La régénération sera évaluée dans 20 quadrats de 2 m2 chacun. Des mesures dendrométriques (âge, hauteur, diamètre) seront prises sur 15 arbres par site et 20 cônes femelles seront échantillonnés sur chacun. Une analyse morphologique des graines permettra de quantifier le potentiel de dissémination de chaque site. Une revue de littérature, des travaux d’échantillonnage sur le terrain, des analyses en laboratoire, des analyses numériques et la rédaction d'un mémoire contribueront à la réalisation de ce projet.
Bush E, Lemmens DS, eds. 2019. Rapport sur le climat changeant du Canada, Gouv du Canada Cwynar, L. C., & MacDonald, G. M. (1987). Geographical variation of lodgepole pine in relation to population history. American Naturalist, 129(3), 463–469.