Campus de Rimouski
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Dans un contexte d’augmentation des risques de submersion et d’érosion et de concentration des enjeux humains et bâtis sur les côtes au Québec et en France, la façon dont les dommages sont indemnisés apparaît comme un facteur crucial dans la gestion des risques et les choix résidentiels. Il est admis que ces systèmes, notamment les dispositifs assurantiels face aux risques inondations, permettent d’accélérer le processus de reconstruction post-catastrophe et de renforcer la résilience économique des ménages. Toutefois leur capacité à favoriser ou non des comportements individuels de mitigation des risques ou à contribuer à l’adaptation des territoires est sérieusement interrogée. Il s’agit d’un sujet jusqu’à présent peu abordé dans la recherche académique sur la gestion des risques côtiers.
L’hypothèse principale est que ces systèmes influencent effectivement les choix résidentiels et d’autres mécanismes de gestion des risques. Pour étayer ou non cette hypothèse, cette recherche se donne trois objectifs complémentaires. Les deux premiers, (1) comprendre le fonctionnement des systèmes d’indemnisation des biens résidentiels français et québécois face aux risques côtiers et (2) analyser les choix résidentiels au prisme de ces systèmes, seront réalisés l’un après l’autre, le premier conditionnant le second. Le troisième, (3) affiner l’analyse par l’approche comparative entre la France et le Québec.
Le troisème objectif est transversal. L’enrichissement qu’apportent les expériences internationales croisées sur les risques côtiers a été démontré dans d’autres études sur les risques côtiers (Fauré et al. 2012; Mineo-Kleiner 2017). En outre, la compréhension des systèmes sera affinée au sein de quatre études de cas : deux communes en France, deux municipalités au Québec. Cette échelle se justifie par le fait que les communes et les municipalités sont des acteurs centraux dans la déclaration d'une catastrophe naturelle. Pour l'heure, ce sont Gâvres et Biscarrosse en France et Matane et Sept-Îles au Québec qui ont été sélectionnées. Leur sélection a été faite selon quatre critères pour illustrer une diversité de situations : la type d'aléas, l'expérience d'un ou plusieurs sinistres liés à la mer, la gestion locale du risque et l'intervention des systèmes d'indemnisation.
Pour répondre à la problématique, chaque échelle d’analyse viendra nourrir directement (échelles nationale, provinciale et individuelle) ou indirectement (logiques collectives aux échelles municipales et communales) l’analyse comparée. En outre, un important travail de recherche et d’analyse qualitative de littératures scientifique et grise sera effectué. De plus, une enquête par entretiens semi-directifs sera réalisée auprès d’acteurs institutionnels des secteurs publics et privés et par questionnaires auprès de particuliers aux échelles provinciale et nationale d’une part et des quatre études de cas aux échelles municipale et communale d’autre part.
Fauré, A., Guineberteau, T., Rioux, C., Fortier, I., Trouillet, B. & Lamberts, C., (2012), Gouvernance et GIZC : projet d’étude comparée France-Québec, In : L. N, P. J et S. T (éd.), Développement comparé des littoraux du Golfe du Saint-Laurent et du Centre-Ouest français : d’hier à aujourd’hui, Université de Moncton; Institut d’Etudes Acadiennes. Mineo-Kleiner, L., (2017), L’option de la relocalisation des activités et des biens face aux risques côtiers : stratégies et enjeux territoriaux en France et au Québec (These de doctorat, Université de Bretagne occidentale - Brest).