Pavillon Léon-Provancher
3351, boul. des Forges
UQTR
Trois-Rivières
Québec, Canada
G9A 5H7
8193765011
stephanie.desjardins@uqtr.ca
Le réchauffement de l’Arctique entraîne la réduction de la saison d’enneigement et l’augmentation de la saison de croissance végétale dans ces régions. Depuis les dernières décennies, une tendance au ‘verdissement’ de l’Arctique en raison d’une productivité végétale accrue a été observée. Toutefois, certains secteurs montrent une tendance au ‘brunissement’ résultant d’une baisse de la productivité végétale. Ces différences de tendances sont liées de près à l’échelle d’observation utilisée puisque les communautés végétales et les paysages de toundra arctique présentent une grande hétérogénéité spatiale à fine échelle. L’utilisation des produits satellitaires dont la taille des pixels est souvent trop grossière pour capturer adéquatement cette hétérogénéité peut donc confondre ces tendances. L’influence qu’exerce la complexité du paysage à fine échelle sur la quantification des tendances de verdissement par télédétection fait présentement l’objet de questionnements.
L’objectif de cette étude est de comprendre comment l’hétérogénéité spatiale du paysage à fine échelle conditionne les tendances satellitaires de la productivité végétale à l’Île Bylot dans l’Arctique canadien.
Le site d’étude est situé dans le sud de l’île Bylot, dans l’Arctique canadien, au large de la pointe nord de l’île Baffin. Cette partie de l’île présente une faible élévation et une végétation très diversifiée.
L’indice normalisé de végétation (NDVI) sera utilisé comme métrique principale pour décrire la productivité de la végétation. Le pic annuel du NDVI sera cartographié à partir des archives satellitaires Landsat et MODIS. Au printemps 2022, une campagne de cartographie haute résolution (< 10 cm) sera réalisée dans le sud de l’île Bylot avec un drone EbeeX de Sensefly. Des cartes de NDVI haute résolution (< 10 cm) seront produites à chaque semaine jusqu’au pic de productivité à mi-juillet, afin de suivre l’évolution de la végétation. Des analyses statistiques multivariées seront utilisées afin de comprendre l’association entre les tendances satellitaires de l’indice NDVI et plusieurs métriques de complexité de paysages calculées pour chaque pixel satellitaire à partir des cartes centimétriques de drone : la variabilité intra-pixel du NDVI, de la topographie, de la durée d’enneigement, de l’épaisseur de neige et de l’indice d’humidité topographique (TWI).
Cette recherche améliorera nos connaissances sur la variabilité spatiale des tendances satellitaires de NDVI dans l’Arctique canadien, plus précisément à l’île Bylot. Elle permettra de comprendre pourquoi cette variabilité spatiale existe et si elle est liée à la complexité du paysage intra-pixel. Les cartes de NDVI produites à partir des images de drone permettront d’analyser la complexité du paysage à plus fine échelle que ne le permettent les produits satellitaires et de mieux comprendre les tendances de verdissement et de brunissement observées depuis les dernières décennies.