Campus de Rimouski
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Il est maintenant largement reconnu par la communauté scientifique que la végétation riveraine interagit de manière significative avec les processus hydrogéomorphologiques (structure d’écoulements des eaux, transport sédimentaire et morphologie). Les approches biogéomorphologiques ont été utilisées dans multiples environnements contrastés, passant des milieux tempérés à arides. Toutefois, jamais ces approches ont été appliquées à l'étude de systèmes fluvioglaciels, c.-à-d. des cours d'eau soumis à de nombreuses perturbations par la glace, telles que des embâcles de glace et des débâcles mécaniques. Il y a donc une pertinence à comprendre comment le régime de perturbations par les glaces affecte les interactions plantes-rivières et la réponse des systèmes biogéomorphologiques face à ces évènements.
Ce projet a comme ambition d’explorer et de comprendre les dynamiques biogéomorphologiques fluviales des cours d’eau de climat tempéré froid et nordique étant soumis à différents processus fluvioglaciels. L’objectif premier est donc de conceptualiser les processus rétroactifs entre l’écologie végétale et la géomorphologie fluviale au sein des rivières à dynamique fluvioglacielle. Pour ce faire, trois analyses seront portées à différentes échelles spatiotemporelles :
Deux rivières de la péninsule gaspésienne ont été sélectionnées dans le cadre de ce projet : la Matapédia et la Petite-Cascapédia. Ce choix a été fait sur la base de deux critères : la présence de perturbations fluvioglacielles et le contraste hydrogéomorphologique des deux cours d'eau. La Matapédia est une rivière graveleuse confinée et très peu mobile (déplacement latéral d’un cours d’eau par des processus d’érosion) alors que la Petite-Cascapédia est une rivière graveleuse avec une grande mobilité (changement fréquent de la position du chenal au sein du lit). La rivière Matapédia est reconnue pour être aux emprises d’embâcles de glace presque tous les ans alors que la Petite-Cascapédia ne subit ce type de perturbations que sporadiquement. Ainsi, nous aurons un élément comparatif des dynamiques biogéomorphologiques de deux systèmes présentant des dynamiques fluvioglacielles et hydrogéomorphologiques variées.
Nous devrons:
Nous nous attendons à observer un conditionnement des dynamiques biogéomorphologiques et des successions végétales en fonction de l'intensité et de la fréquence des perturbations fluvioglacielles. De plus, nous pourrons identifier des signatures fluvioglacielles au travers du dynamisme biogéomorphologique. Les perturbations de sévérité modérée mais fréquentes inhiberont les dynamiques de succession végétale sans toutefois altérer trop fortement la stabilité géomorphologique du cours d'eau alors que les perturbations plus rares mais sévères déstabiliseront significativement autant les processus hydrogéomorphologiques que la structure/composition des communautés. Ainsi, certaines espèces seront caractéristiques des milieux perturbés à intensité variable et ces dernières présenteront des adaptations, reflétées par des traits fonctionnels, leur permettant d'être résilientes et/ou résistantes aux perturbations fluvioglacielles.