Envirotron
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Université Laval
Québec
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Devant le constat de la communauté scientifique de la perte accélérée d’écosystèmes et de biodiversité, une volonté de préserver et de restaurer les écosystèmes naturels a vu le jour. En restauration écologique des tourbières après extraction de la tourbe, on sait que les espèces des mares naturelles sont toujours absentes des mares créées six ans après la restauration. Par ailleurs, on ne dispose toujours pas de données sur la végétation des mares qui se sont formées spontanément dans les tourbières restaurées et leur contribution potentielle à la biodiversité des tourbières restaurées demeure inconnue. C’est pour cette raison que ce projet de recherche revêt un intérêt important. Il permettra la caractérisation de la biodiversité des divers types de mares de tourbières en identifiant des facteurs environnementaux qui favorisent l’établissement d’une diversité spécifique.
L’objectif principal de la recherche est de déterminer les facteurs environnementaux qui favorisent l’établissement d’une diversité végétale spécifique associée aux mares spontanées et créées. Les hypothèses de la recherche sont que les mares spontanées risquent de ressembler plus aux mares à platière naturelles (pente faible), car elles se forment dans des endroits propices et rassemblent des conditions favorables aux plantes de bords de mares.
Trois types de mares seront inventoriés dans diverses tourbières ombrotrophes naturelles et restaurées. Il s’agit de : 1) mares naturelles des tourbières non perturbées, 2) mares créées lors du processus de restauration (par creusage et plantations) et 3) mares spontanées qui sont apparues après la restauration en conséquence des aléas du terrain et du passage de machinerie lourde. Les sites d’étude sont répartis dans cinq régions de l’est du Canada : Bas-Saint-Laurent, ville de Québec, Lac-Saint-Jean, Côte-Nord et Nouveau-Brunswick. Ainsi, les sites d’échantillonnage comprendront dix tourbières naturelles (écosystèmes de référence), dix tourbières restaurées par la Méthode de transfert de la couche muscinale (MTCM; développée par l’équipe de Line Rochefort). La MTCM est une méthode qui implique le remouillage du site restauré par le blocage des canaux de drainage. Les sites restaurés abritent potentiellement des mares spontanées à inventorier.
Des relevés de la végétation des mares se feront le long de six transects (au minimum) : trois transects seront localisés là où la pente de la mare est faible, et trois autres transects là où la pente est forte; en utilisant des quadrats circulaires de 70 cm de diamètre. Le premier quadrat sera placé dans l’eau (afin d’inventorier la végétation aquatique). Le deuxième sera placé au bord de la mare. Le troisième sera localisé à 2 m du bord de la mare. Finalement, un quatrième sera localisé à 10 m de toute mare. Un minimum de trois mares sera échantillonné pour chaque tourbière. Nous mesurerons le périmètre de la mare, le pH et la conductivité électrique de l’eau, la profondeur résiduelle de la tourbe (pour les mares créées et spontanées), la profondeur de la tourbe jusqu’à la couche minérale (pour les mares naturelles) et la pente de la mare, ainsi que le degré de décomposition de la tourbe, et la composition chimique de l’eau de la mare.