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Les études sur les changements climatiques récents prédisent une augmentation des températures plus importantes dans les régions nordiques impliquant notamment le dégel du pergélisol. Au Canada, on retrouve une quantité importante de tourbières à pergélisol. Ces milieux humides jouent un rôle important dans le cycle du carbone d’abord en absorbant le CO2 par le processus de photosynthèse et en même temps en relâchant du CH4 par l’activité des bactéries méthanotrophes et méthanogènes. Plusieurs études paléoécologiques ont été réalisées dans les tourbières à pergélisol afin de quantifier les variations de l’accumulation du carbone au cours de l’Holocène. Toutefois, peu d’études à ce jour se sont concentrées sur la dynamique récente de l’accumulation du carbone dans les tourbières affectées par la dégradation du pergélisol.
L’objectif principal du projet consiste à évaluer l’accumulation récente du carbone dans les tourbières à pergélisol des Territoires du Nord-Ouest au Canada suivant un gradient de nordicité et de dégradation du pergélisol.
Les objectifs secondaires de l’étude sont :
Le projet est réalisé suivant un transect sud-nord dans la vallée du Mackenzie, Territoires du Nord-Ouest. Au total, trois tourbières ombrotrophes ont été sélectionnées entre Yellowknife et Inuvik, suivant un gradient de pergélisol (sporadique, discontinu, continu). La première tourbière, la plus au sud, se situe près de la station de recherche de Scotty Creek à Fort Simpson. La seconde tourbière est située près de la communauté Deh Cho à Wrigley et se trouve dans une région à pergélisol discontinu. La troisième tourbière située dans la zone à pergélisol continu se trouve à quelques kilomètres d’Inuvik.
Dans chaque tourbière, quatre transects latéraux ont été réalisés suivant les quatre points cardinaux. Sur chacun de ces transects, cinq carottes de 30 à 50 cm de profondeur ont été échantillonnées à intervalles variant entre 50 cm et 150 cm. Une carotte centrale d’un mètre de profondeur a aussi été récoltée au centre de chaque tourbière à l’aide d’un carottier Box afin de mesurer l’accumulation verticale récente et la comparer avec les taux d’expansion latérale. Au total, 60 carottes latérales et trois carottes centrales ont été récoltées pour évaluer leur dynamique récente d’accumulation du carbone en plus de dater à l’aide du 14C et du 210Pb les périodes au cours desquelles les changements ont été les plus rapides. L’analyse des macrorestes végétaux permettra de caractériser les successions végétales au cours du temps.
Les résultats attendus permettront de quantifier les changements récents enregistrés dans les tourbières du Nunavut en lien avec le réchauffement récent du climat. Ils permettront aussi de documenter un retour de la dynamique de séquestration de la tourbe avec le dégel du pergélisol. Ces résultats viendront compléter les résultats des études ayant quantifié les émissions de CO2 et de CH4 issues des mares de thermokarst afin de contribuer à dresser un bilan net de l’effet du dégel du pergélisol sur les tourbières nordiques. Les résultats de l’étude seront comparés avec ceux d’un transect réalisé en parallèle sur le territoire du Nunavik par Camille Girard.