Campus de Moncton
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Le ratio de masse corporelle prédateur-proie est un déterminant majeur du fonctionnement de divers écosystèmes. Pourtant, on ignore toujours dans quelle mesure une telle relation peut être amenée à changer avec l'abondance des proies. L'hypothèse des proies alternatives suggère que, lorsque l'abondance de la proie principale diminue, les prédateurs adaptent leur régime alimentaire en consommant d'autres proies. Dans la toundra Arctique, le lemming est souvent la proie principale des prédateurs, et les fluctuations des populations de ce petit rongeur modulent les interactions prédateurs-proies.
Dans cette étude, nous cherchons à recréer une mesure de la dynamique de l'écosystème Arctique dans son ensemble. Dans le but de quantifier les rapports de masses à l’échelle de l’ensemble du réseau trophique terrestre dans l’Arctique, nous développons un modèle basé sur le ratio de masse prédateur-proie en fonction de la richesse spécifique. Le second objectif est de mesurer l’impact des fluctuations d’abondance de lemmings et de confirmer l’hypothèse des proies alternatives. Pour ce faire nous évaluerons à grande échelle les impacts de ces fluctuations d’abondance de la proie principale, le lemming, sur les autres proies comme les oiseaux migrateurs.
Des données de restes alimentaires (pelotes de régurgitation, fèces et abondance de lemming) sont récoltées de manière empirique sur le site d'étude d'Igloolik, Nunavut. De plus, une revue de littérature est effectuée afin d'obtenir des données à l'échelle circumpolaire. Nous recherchons dans la littérature scientifique les informations sur le régime alimentaire des prédateurs terrestres de l'Arctique, les cartes de distributions des vertébrés de l'Arctique ainsi que les informations sur les phases d'abondance des lemmings durant chaque étude.
Nous avons d’abord rassemblé les données de la littérature sur le régime alimentaire des prédateurs à l’échelle circumpolaire ainsi que la distribution géographique de l’ensemble des vertébrés terrestres de l’Arctique. Nous développons ensuite un modèle basé sur le ratio de masse prédateur-proie en fonction de la richesse spécifique. Enfin, nous modélisons les phases de forte et faible abondance de lemming afin de mesurer les effets en cascade sur le réseau trophique terrestre Arctique dans son ensemble.
Cette étude à l'échelle circumpolaire permettra de prédire les changements structurels et fonctionnels dans le biome Arctique qui est aujourd’hui en rapide mutation face aux changements climatiques. Les résultats de notre analyse fourniront également des mesures à grande échelle de l'impact des fluctuations des proies dans les écosystèmes et aideront à prédire les effets en cascade des interactions trophiques.