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En 2016, la superficie de glace de mer en Arctique était de 4.72 millions de km2. Cette surface est complexe et présente plusieurs caractéristiques qui font en sorte qu’elle varie grandement sur de très courtes distances, tant en épaisseur qu’en concentration. À certains endroits, l’apparition d’eau libre peut survenir en hiver suivant des processus dynamiques, ou thermodynamiques ayant d’importants impacts sur l’environnement, notamment les rétroactions climatiques. Ces secteurs sont connus sous le nom de polynies, et jouent un rôle important comme source de nourriture pour les grands mammifères, comme agent de contrôle des cycles annuels de CO2 tout en initiant la fonte de la glace au printemps. Ces régions sont aussi beaucoup utilisées par les populations Inuit comme secteurs de chasse. Avec les changements climatiques actuellement observés dans l’Arctique, il est attendu qu’une augmentation de taille et d’occurrence de ces évènements soit observée. Cependant, aucune étude ne semble présentement indiquer quelles sont les tendances spatio-temporelles des dernières décennies de ces polynies en région Arctique.
Dans le cadre du projet ‘Development of a multi-scale cryosphere monitoring network for the Kitikmeot region and Northwest territories using in-situ measurements, modeling and remote sensing’, financé par SAVOIR POLAIRE Canada, le projet a pour but principal de développer une base de données de polynies numérisées sur des images RADARSAT 1 et 2 des vingt dernières années.
Le secteur à l’étude pour ce projet est la région Kitikmeot du Nunavut qui englobe une partie de l’îles Victoria, de l’île du roi William et de l’île du Prince-de-Galles. Les passages situés entre ces îles sont beaucoup empruntés lors des périodes de gel par les populations de caribous de la région. Une augmentation du nombre de polynies ou de leur taille pourrait forcer ces populations à modifier leurs trajectoires habituelles de migration. De plus, une connaissance accrue de la position des polynies de la région permettrait de mieux guider les navires pour le transport maritime. Pour ce faire, un algorithme de détection de polynies à l’aide d’imagerie radar a été développé par les chercheurs d’Environnement et Changement Climatique Canada (ECCC).
Les objectifs du projet sont donc de développer une base de données de polynies numérisées sur des images RADARSAT 1 et 2, de développer une climatologie pour évaluer les tendances spatio-temporelles dans l’ouest de l’Arctique canadien et, enfin, évaluer la caractérisation d’importants processus reliée à l’occurrence des polynies et des liens potentiels avec les évènements météorologiques extrêmes.