Pavillon Léon-Provancher
3351, boul. des Forges
UQTR
Trois-Rivières
Québec, Canada
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Guillaume.Rheault@uqtr.ca
La phénologie des plantes (ex.: croissance et floraison) est reconnue comme étant un des meilleurs indices des changements climatiques observés à l’échelle du globe. Grâce aux études réalisées dans les dernières années, les facteurs climatiques impliqués dans la régulation de la phénologie des plantes sont aujourd’hui mieux compris. Ainsi, bon nombre de ces études ont suggéré que la température soit un des facteurs clés de la régulation de la phénologie des plantes dans les écosystèmes des régions tempérées et nordiques. Des études réalisées à l’échelle spécifique ont aussi suggéré l’existence de différences interspécificiques importantes en termes de réponses aux variations de température. Ces observations suggèrent ainsi que certains facteurs biotiques tels que la composition en espèce et la richesse spécifiques puissent aussi influencer la phénologie à l’échelle des communautés végétales. Cependant, peu d'études se sont intéressées à la variabilité phénologique que ces différences interspécifiques pouvaient engendrées à l'échelle des communautés végétales et des écosystèmes. Les études réalisées dans les dernières années se sont surtout intéressées à la phénologie des écosystèmes de forêts décidues et de prairies, peu d'études peu d'études s'étant intéressés aux écosystèmes de milieux humides. Les connaissances entourant les facteurs biotiques et abiotiques impliqués dans la régulation de la phénologie des communautés végétales retrouvée dans les écosystèmes de milieux humides sont d’autant plus limitées. Le fonctionnement des milieux humides est grandement dépendant de la phénologie des plantes qui y évoluent. Une meilleure compréhension des facteurs biotiques et abiotiques impliqués dans la régulation de la phénologie des communautés végétales des milieux humides permettrait de mieux anticiper les effets des changements climatiques sur le fonctionnement des milieux humides permettant ainsi d'appliquer des mesures de conservations adéquates de ces écosystèmes particuliers.
Les objectifs de mon projet de doctorat sont donc 1) de quantifier la variabilité phénologique observée au sein des communautés végétales présentes à l’intérieur des écosystèmes de milieux humides du Québec, 2) quantifier la variabilité phénologique interannuelle dans ces mêmes écosystèmes et 3) déterminer la contribution relative des facteurs biotiques tels que la composition en espèce de plantes vasculaires et la richesse spécifique ainsi que des facteurs abiotiques tels que le climat et les conditions édaphiques sur la variabilité phénologique à l'échelle des communautés végétales présentes dans les milieux humides du Québec.
Dans le cadre de mon doctorat, j'utilise les installations du réseau de suivi automatisé de la végétation (SAuVER, Chaire de recherche du Canada en intégrité écologique) implanté depuis 2012 et qui comprend le suivi de 108 communautés végétales réparties dans cinq écosystèmes de milieux humides. Ces écosystèmes sont répartis sur un gradient latitudinal qui s'étend des marais et bandes riveraines bordant le lac St-Pierre jusqu’aux prairies humides arctiques présentes dans la région du Nunavik près de la communauté d'Umiujaq en passant par les tourbières ombrotrophes présentes dans les réserves écologiques de Lac-à-la-Tortue (Shawinigan) et de Bog-à-lanières (Lac Édouard). Le suivi de la phénologie des communautés végétales est effectué à l'aide de caméras de type «Timelapse» qui prennent des photos 3 fois par jour d'avril à novembre dans la partie méridionale du Québec et de juin à octobre dans la partie septentrionale. Ces photos sont utilisées dans un premier temps pour déterminer la composition en espèce dans les communautés végétales sur une superficie de huit mètres carrés. Par la suite, l’information relative à la couleur contenue dans ces photos permet de suivre la phénologie des communautés végétales soit le début, la fin et l'étendue des périodes de croissance et de floraison. Les caractéristiques édaphiques (pH du sol et de l'eau ,potentiel redox de l'eau, texture du sol, humidité du sol, conductivité du sol et température du sol) de toutes les communautés végétales suivies sont mesurées.
Rheault, G., Proulx, R., Robin, Y., Lévesque, E., 2022. The number of phenology patterns, not species richness, affects the greening season length of freely assembled plant communities. Journal of Vegetation Science, 33(4), e13140. DOI: 10.1111/jvs.13140.
Rheault, G., Lévesque, E., Proulx, R., 2021. Diversity of plant assemblages dampens the variability of the growing season phenology in wetland landscapes. BMC Ecology and Evolution, 21, 91. DOI: 10.1186/s12862-021-01817-6.