Équipe de recherche

• Alexandre Roy (chercheur principal, UQTR)
• Esther Lévesque (chercheure, UQTR)
• Dominique Arseneault (chercheur, UQAR)
• Vincent Maire (chercheur, UQTR)
• José Gérin-Lajoie (Professionnelle de recherche, UQTR)

Collaborateur(s) et collaboratrice(s)

• Marc Amyot (chercheur, UdeM, GRIL)
• Olivier Trudel (Parcs Nunavik, ARK)
• Isabeau Pratte (Parcs Nunavik, ARK)

Résumé du projet

Les régions nordiques sont particulièrement sensibles aux perturbations des écosystèmes liées aux changements climatiques. Certaines perturbations affectant notamment la végétation, telles que les feux de forêts, sont rares dans ces régions se trouvant à la limite de la zone arborée, mais pourraient augmenter en fréquence et en ampleur dans le futur. Le 8 juin 2022, le Parc National Kuururjuaq a été le lieu d'un incendie qui s'est déclenché dans la vallée de la rivière Koroc; une vallée caractérisée par la forêt boréale dominée par l'épinette noire qui régresse vers un domaine de toundra arbustive en haut des pentes. Des entrevues effectuées auprès des membres de la communauté peu après le feu, ont démontré une forte préoccupation face à ce phénomène qui demeure un événement sans précédent à l'échelle de la mémoire de la communauté. Le projet comprenant plusieurs volets, vise notamment à documenter les conditions pouvant expliquer cette perturbation naturelle sans précédent pour la localité, à documenter l'état du brûlis et le comparer à la forêt intacte avoisinante, à suivre la régénération végétale du brûlis dans le temps, ainsi qu'à évaluer certains impacts fauniques, particulièrement celui sur les poissons en lien avec le mercure. Ce projet propose d'utiliser ce rare évènement naturel afin d'en apprendre davantage, tant sur la dynamique écosystémique nordique en plein changement, que sur certains impacts que pourrait avoir cet évènement sur les Inuit de Kangiqsualujjuaq.

Avancement du projet (Année 1- Avril 2024)

En collaboration avec Parc Nunavik (Isabeau Pratte et Corentin Chaillon), une campagne terrain de reconnaissance a été effectuée par hélicoptère à l’été 2023 sur le site de feu, mais aussi sur des sites de forêt boréale adjacente présentant des signes d’anciens feux. Des charbons ont été prélevés dans certains de ces sites afin de dater les anciens feux du site et de mettre en perspective le feu de l’été 2022 par rapport à l’historique des feux de la vallée. Les analyses préliminaires proposent que les derniers feux dans la vallée aient eu lieu il y a plus de 100 ans, ce qui corrobore avec les observations des ainés interviewés en 2022. Lors de ce terrain, des vols de drone ont aussi été effectués au-dessus d’une population de bouleau blanc qui pourrait être l’une des plus septentrionale au Québec. Des échantillons ont aussi été prélevés afin d’évaluer l’historique de cette population. En somme, la campagne de l’été 2023 dans la Koroc a été d’une importance centrale en permettant une première évaluation de l’impact du feu de l’été 2022 et de constater qu’il y a un historique de feux anciens dans la région. Le feu, n’est donc pas un événement exceptionnel, mais plutôt un événement rare qui doit être placé dans un régime de feu particulier dans cette région boréale septentrionale. Le terrain a permis de constater que très peu de graines d’épinettes avaient germé après le feu ce qui souligne l’importance de placer cet événement dans un contexte de changement climatique afin de comprendre comment cet écosystème unique va évoluer dans les prochaines décennies. À la lumière des mesures prises à l’été 2023, une nouvelle campagne avec un plan d’échantillonnage précis sera effectuée à l’été 2024.

Listes des communications

Le projet a été présenté à la communauté de Kangiqsualujjuaq et à Parc Nunavik à l’hiver 2023 par Alexandre Roy.

Supplément de bourse

Bravo à Béatrice Dupuis qui commencera une maitrise à l’UQAR avec Dominique Arsenault et codirigé par Esther Lévesque en mai 2024 et obtiendra le supplément de bourse du CEN d’une valeur de 5000$.

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