Supervision par :

Najat Bhiry (Membre régulière)

Co-supervision par :

David Didier (Membre régulier)

Description du projet de recherche

Patron de déglaciation au sud-est de la baie d’Ungava

Introduction: Les processus paraglaciaires et postglaciaires ont laissé un héritage morphologique et sédimentologique encore visible en régions arctiques telles le Nunavik, au nord du Québec (Canada). Le portrait général de la déglaciation de ce territoire est relativement connu mais des études sectorielles sont nécessaires pour établir ultérieurement des corrélations à l’échelle de tout le Nunavik. C’est le cas notamment, du sud-est de la baie d’Ungava, qui n’a fait l’objet que de très peu d’études en lien avec la déglaciation et la dynamique postglaciaire, ce qui rend impossible de proposer un cadre chronostratigraphique régional de la déglaciation. De plus, le rôle de la topographie dans le mode de retrait de la marge de glace a été démontré à plusieurs endroits au Nunavik (1 ; 2 ; 3). Cependant, au sud-est de la baie d’Ungava, l’influence des monts Torngat, qui longent la zone d’étude, est peu documentée. Objectifs: L’objectif principal de ce projet est de proposer un patron de retrait du glacier au sud-est de la baie d’Ungava, à partir des formes et des dépôts postglaciaires et paraglaciaires. Trois objectifs spécifiques sont ciblés : 1.Identifier les formes géomorphologiques attribuées au retrait du glacier comme les formes fluvioglaciaires (eskers, drumlins, deltas juxtaglaciaires, kames, etc.) et les formes proglaciaires (chenaux d’eau de fonte, kettles, moraines, plaines d’épandages, etc.) 2.Identifier les formes attribuées à la transgression et la régression de la mer d’Iberville (deltas, terrasses marines, rivages soulevés, limites de délavage, etc.) 3.Étudier la stratigraphie des dépôts édifiant ces formes pour reconstituer leurs environnements sédimentaires et valider les analyses géomorphologiques. Sites d'études: La région d’étude est au sud-est de la baie d’Ungava (Nunavik) et englobe les vallées moyenne et aval des rivières George et Koroc. Elle comprend le village de Kangiqsualujjuaq et une partie du parc national Kuururjuaq, qui longe le bassin de la rivière Koroc depuis les contreforts des monts Torngat. La région est à la confluence de trois régions naturelles ; la côte de la baie d’Ungava au nord-ouest, le plateau de la rivière George à l’ouest et le piedmont des monts Torngat à l’est. La région fait partie du Sud-est de la Province de Churchill, qui comprend des roches hautement métamorphisées, phénomène associé à l’orogénèse des Torngat. Situé dans le domaine bioclimatique de la toundra arctique herbacée, le territoire est en bonne partie dénudé ; la végétation présente est dominée par les graminées, les mousses et les lichens. Matériel et méthodes: Des coupes stratigraphiques ont été étudiées à l’été 2022 à l’embouchure de la rivière George et des échantillons ont été prélevés en vue d’analyses analytiques. D’autres coupes le long des grandes rivières seront étudiées en été 2003. Une analyse géomorphologique des formes attribuées au retrait du glacier et aux transgression et régression de la mer d’Iberville sera réalisée à partir des images aéroportées (photographies aériennes, et photos prises par drone) et d’images satellitaires. Par la suite, les formes du relief identifiées seront cartographiées par l’entremise du logiciel ESRI ArcGIS pro. Les résultats seront ensuite validés par des travaux de terrain à en juillet 2023 et des sites clés seront sélectionnés et étudiés avant d’y prélever des échantillons pour des analyses sédimentologiques (granulométrie, susceptibilité magnétique, etc.) et chronologiques. RéférencesDaigneault, R-A. et Bouchard, M. A. 2004. Les écoulements et le transport glaciaires dans la partie septentrionale du Nunavik (Québec). Canadian Journal of Earth Sciences 41 (8) : 919-938. Daigneault, R-A. 2008. Géologie du Quaternaire du nord de la péninsule d’Ungava, Québec. Commission géologique du Canada, bulletin 533. 115 p. Lajeunesse, P. et Allard, M. 2003. Late Quaternary deglaciation, glaciomarine sedimentation and glacioisostatic recovery in the Rivière Nastapoka, eastern Hudson Bay, northeastern Québec. Géographie physique et Quaternaire 57 (1): 65-83.

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